1 Mai – Fête du travail: le mot du Président National

Lorsque j’ai pris mon mandat de Président National du NGL-SNEP fin janvier 2022, cela s’est fait à une époque particulièrement difficile.
Entre Covid, inflation et guerres, l’heure est grave, particulièrement pour les travailleurs et retraités à faibles revenus, mais aussi pour les travailleurs immigrés, monoparentaux, les chômeurs, les jeunes.
Le chantier est énorme.
En tant que Président national, ma place est avec ces personne fragilisées et menacées par le système. Ce système qui fait qu’un toit au-dessus de la tête n’est plus primairement un sanctuaire pour une famille, mais un investissement pour des personnes aisées.
C’est pourquoi les prix des loyers augmentent dramatiquement, ce qui n’est pas dû exclusivement à l’augmentation des prix des terrains et des matériaux de construction.
Le gouvernement ne fait que parler, et il ne faut pas croire qu’il va agir pour freiner cette course vers toujours de nouvelles hauteurs vertigineuses. L’Etat en profite trop pour agir dans l’intérêt des locataires.
Par ailleurs, dans ce contexte, un nouveau « sport national » s’établit : la résiliation des contrats de bail pour usage personnel afin de pouvoir augmenter les loyers. Cet abus est très courant et il est très difficile. Légalement, de lutter contre ce fléau.
Il est de plus en plus fréquent de voir des propriétaires demander 6 mois de loyer en tant que caution, et il est tout autant fréquent que le locataire ne se voit plus rembourser cette caution. Le chiffre des recours judiciaires pour récupérer les cautions que me montre notre Service Juridique sont alarmants. A tel point que souvent, les locataires, lorsqu’ils doivent (ou veulent) sortir d’un contrat, ne paient plus les derniers loyers afin d’éviter de devoir faire recours à la justice pour récupérer leur caution.
C’est une dérive, et à force de laisser la situation se dégrader, il se crée un système parallèle avec ses propres lois.
Je ne serai pas complet si je ne citerais pas les exceptions à la règle, les propriétaires qui savent rester humains et compréhensif envers les locataires. Un merci de ma part à ceux-là.
Après, dans « mon » secteur, le gardiennage, cette dérive légale a toujours été présente. Alors que le travailleur doit montrer patte blanche et fournir des extraits de casier judiciaire vierges, les employeurs peuvent se permettre de voler des heures, des congés et même une partie du salaire des agents, sans conséquences.
Le dernier coup en date : G4S a repris certains de mes anciens collègues de BRINK’s et refuse de prendre en compte les cartes d’impôts, ce qui fait que les agents se voient ponctionner leurs maigres salaires de 33% d’impôts. Et cela pour le 4è mois consécutif. Alors que les astreintes des Contributions peuvent aller jusqu’à 15.000 euros, celles-ci ne semblent pas enclin à vouloir appliquer des sanctions aux entreprises de la taille de G4S.
S’y ajoute une psychose jamais vu entourant le COVID. Ce dernier a bon dos et tout ce qui va mal est entretemps la faute du COVID. D’un côté, nous avons des travailleurs au minimum qui subissent une crise existentielle sans pareil le COVID servant d’alibi pour nettoyer les entreprises de personnes jugées « trop chères » ou « trop rebelles ».
De l’autre, nous voyons des salariés rechigner à retourner physiquement au travail après avoir goûté au télétravail, réservé à une partie des salariés seulement.
Le régime COVID a sans doute exacerbé les inégalités et les injustices.
Il est important, dans ces temps difficiles, de garder notre humanité, de ne pas céder ni au désespoir, ni à la haine, et de ne pas nous défouler sur nos pairs.
Un dernier mot sur l’indexation des salaires : une fois de plus, la politique a gagné. Elle a réussi à manipuler l’indexation jusqu’à la rendre méconnaissable. Elle a réussi également, avec la complicité de la plupart des syndicats, à antagoniser les salariés. C’est une attaque frontale contre la solidarité des salariés qui attise la jalousie sociale. Il semble être dans l’aire du temps d’utiliser des instruments de paix pour les pervertir en armes afin de diviser et mieux régner.
Soyons au-delà de ces bassesses !
Restons unis, patients, courageux, solidaires et tolérants !
Vito LEOCI, 1 mai 2022
Président National NGL-SNEP